« Le liseur du 6h27 »de Jean-Paul Didierlaurent

Publié le 4 Septembre 2014

J'ai aimé ce livre, bien que je trouve qu'il ne constitue pas véritablement un roman. L'auteur est avant tout nouvelliste et ça se sent ici je trouve. Il y a plein d'excellentes idées, mais les liens entre elles sont parfois un peu tirés par les cheveux ou sans grand intérêt. Un recueil de nouvelles aurait été tout aussi efficace selon moi et peut-être même plus. Mais, je le redis, il y a des idées que je trouve absolument excellentes et qui sont d'une très grande originalité.

 

 

Citons par exemple ce moment de lecture d'un court passage de littérature érotique dans une maison de retraite... grandiose ! :)

 

Les passages consacrés au journal intime de la dame-pipi d'un centre commercial sont eux aussi absolument superbes.

 

Enfin, il y a le point de départ de tout cela, la Zerstor 500, cette machine infernale qui broie à longueur de journée des livres pour les transformer en pâte à papier, cet outil au service de cette pratique infâme : le pilon !

 

Le roman de Jean-Paul Diderlaurent procure donc à la fois un délicieux moment de lecture, mais est aussi l'occasion de ramener au premier plan la réflexion nécessaire autour de ce phénomène stupide basé uniquement sur des considérations économiques.

 

Pour bien comprendre de quoi il s'agit, je fais appel ici à Catherine Lalonde, journaliste au Devoir qui dit les choses telles qu'elles sont et de manière limpide.

 

En écho à cet articlce, je souhaite faire une proposition qui, je l'espère du fond du coeur, ralliera tous ceux qui passeront par ici et permettra de faire grandir cet embryon de solution.

 

À Austin Livres-service, lorsque les livres quittent nos tablettes et n'ont pas été vendus lors de la fête annuelle, nous les adressons à la Fondation des parlementaires. Nos livres étant au départ des dons de citoyens, ils ont déjà été lus une première fois. Lors de leur passage chez nous, ils sont lus encore par plusieurs personnes. Parfois, certains sont vendus lors de la fête, donc lus de nouveau, et nous les voyons revenir l'année d'après. Et finalement, ils partent réjouir de nouveaux lecteurs sur d'autres continents. Nos livres ont la belle vie ! :)

 

Pourquoi ceux destinés au pilonnage par simple erreur de calcul économique ne pourraient pas suivre le même chemin ?  Au lieu de partir à l'usine de pilonnage, les camions prendraient le chemin de la Fondation des parlementaires. Au Cameroun, ces livres ne feraient pas grand mal au marché québécois, non ? Est-ce si fou de penser ainsi ?