« Après l'équateur » de Baptiste Fillon

Publié le 1 Septembre 2015

« Après l'équateur » de Baptiste Fillon

Difficile de croire qu'il s'agisse d'un premier roman tant l'ensemble de l'ouvrage est maîtrisé. Chapeau bas !

Une plume comme je les aime : VRAIE. De cette réalité mise en poésie, de cette poésie très réaliste, de ces mots qui ne font pas seulement que raconter, mais qui créent toute une atmosphère, qui enveloppent. Vent, sueur, neige, bras amoureux ou enfantins, chaque sensation vient nous faire frissonner, comme chaque réflexion de Tonio nous entraine dans de longues minutes où notre esprit part voyager entre Marseille et Salvador da Bahia.

Décidément, ces derniers temps, la mer a décidé d'investir mes lectures car c'est de nouveau sur le pont d'un bateau que se situe l'essentiel de ce roman. Puis, ce marin qui voit arriver ce qui ressemble à la fin du voyage, doit décider à quel endroit il descendra définitivement à terre. Un choix difficile, un dilemme qui fera de lui un salaud d'un côté ou de l'autre de toute façon.

Finalement, la vie décidera d'elle-même, car qu'on le veuille ou non, c'est elle qui est à la barre !

Je ne peux terminer ce billet sans vous offrir quelques lignes de Baptiste Fillon. Celles-ci constituent le tout début du roman. Difficile de résister !

L’horizon montait, descendait. Ça finissait par faire une musique. Les mêmes intervalles, un battement mou. La proue s’élevait contre le ciel blanc. Une fois arrivée à son plus haut point, un craquement ébranlait la carcasse du bateau, et la proue retombait dans la mer. La coque entrait dans l’eau. Une glissade de quelques secondes où tout tenait en place, le temps que l’Atlantique nous renvoie vers le ciel. Une attente fébrile, toujours trop vite soulagée.

Avec cette lecture, je participe à la 34e session du challenge de Calypso : Un mot, des titres.