La musique noire américaine selon Richard Powers

Publié le 13 Février 2014

Le fait que l'Amérique ait une musique qui lui soit propre, une forme bâtarde issue des cantiques psalmodiés, du cri des spirituals, des airs repris d'une cabane à l'autre, des appels qu'on se lance à travers les champs de la plantation, et de plans d'évasion codés, du chant des funérailles transitant par La Nouvelle-Orléans, joué au gutbucket et à la casserole, remontant le fleuve dans les caisses de coton jusqu'à Memphis et Saint Louis, tordu en intervalles blues que le pouvoir jamais ne reconnaîtra, pour célébrer des retrouvailles dans le Nord, et s'essaimer au terminus de la voie de chemin de fer, à Chicago, en un ragtime irrésistible, pour enfanter dans la nuit le jazz et ses innombrables descendants métissés.

« Le temps où nous chantions » , page 219

La musique noire américaine selon Richard Powers