« La douleur » de Marguerite Duras

Publié le 30 Juillet 2015

« La douleur » de Marguerite Duras

Je comble peu à peu les lacunes abyssales qui jalonnent ma vie de lectrice.

Enfin, j'ai lu Marguerite Duras.

Certes, j'ai vu au cinéma « L'amant » et « Hiroshima, mon amour », mais aussi réussis qu'aient été ces films, le contact avec les mots de Duras n'avait pas été aussi intense qu'avec ce recueil de récits autour de la douleur.

Lire « La douleur », c'est à la fois rencontrer le talent d'écrivain de Marguerite Duras, mais également la personne qu'elle a été, les épreuves qui l'ont forgée. Les récits se situent en effet tous à l'issue de la guerre et Duras, sous différents pseudonymes, y est à chaque fois présente.

Juifs, résistants, miliciens, déportés, collabos, enfants, couples, que deviennent-ils dans ces moments où tout s'arrête, où tout recommence ?

 

La fin des combats ne signifie nullement la fin de la douleur sous diverses formes comme Duras nous le livre de son style sobre bien que ciselé, fracassant sans pourtant être agressif. Le ton est juste, quel que soit le propos. Juste, c'est tout. Dépouillé dans sa forme, chargé de sens au creux des mots.

 

Seul le hasard est responsable de m'avoir permis de rencontrer cette grande dame de la littérature française à travers ce livre en particulier et il a très bien fait. La prochaine fois que je lirai Duras, il s'agira bel et bien de retrouvailles avec celle qu'il me semble déjà si bien connaître après qu''ici, elle ait offert avec une générosité immense ses plus intimes blessures.

 

Depuis, d'autres nombreuses guerres ont éclaté partout sur la planète, d'autres douleurs vives de toutes sortes sont vécues quotidiennement par des populations sur tous les continents : écrire sur la guerre n'empêchera pas la guerre, mais lire sur la guerre peut-il aider à surmonter la douleur ?