« Le port » de Jean-Yves Loude et Némo

Publié le 28 Juillet 2015

« Le port » de Jean-Yves Loude et Némo

Il y a 16 ans, le 28 juillet 1999, mouraient Yaguine et Fodé.

Qui s'en souvient ? Pas moi. Vous ? Non plus. Ah si ? Vous êtes alors une personne exceptionnelle.

Car, nous sommes nombreux à les avoir oubliés et à cliquer sur leurs deux noms ci-dessus pour découvrir sur une page Wikipédia leur histoire relatée de manière succincte. Cela peut être suffisant si l'on souhaite de nouveau les oublier et ne pas entendre le message qu'ils ont tenté de crier au monde. Ou bien, l'on peut lire « Le port » de Jean-Yves Loude pour ne plus jamais laisser tomber dans l'oubli le voyage de ces deux enfants guinéens abreuvés de rêves bleus.

« Le port » de Jean-Yves Loude et Némo

Dans le livre de Loude & Némo, les rêves sont littéralement bleus et insérés entre les pages de l'histoire telles les images des boîtes de lait collectionnées par le jeune Djibril.

Rêve de reconnaissance.

Rêve de culture.

Rêve de savoir.

Rêve de richesse.

Rêve d'insouciance.

Rêve d'accomplissement.

Ces petites images bleues entre les pages peuvent sembler tendres au premier regard, mais ne font qu'amplifier les mots forts de l'auteur qui dénonce les attitudes grotesques et les comportements odieux de ceux du Port, ceux du Nord.

Nous, les enfants noirs, c'est ce qu'on préfère regarder : la publicité. Elle passe avant les reportages sur la guerre et après les témoignages sur la guerre. Elle nous apprend comment vivent les autres peuples, combien ils sont heureux.

Ici, la littérature est engagement, le livre arme de dérangement massif.